Cyrielle Laffont, parcours atypique et gagnant du digital

Cyrielle Laffont, Product Owner ETG, au sein de la DSI du Département Retraites et Solidarité à Angers, est au micro d’Alter Egales, pour cette troisième interview de l’incub’action Digital&Mixité. Son parcours atypique et gagnant dans le domaine du numérique inspire les nouvelles générations et peut susciter des reconversions !

Qui êtes-vous ? Que faites-vous ? Dites-nous tout !

Mon parcours de Cheffe de projets informatiques est atypique !

Après des études en langues étrangères, ma première expérience fut en tant qu’assistante marketing dans une start-up. C’est là que j’ai découvert le langage HTML, l’univers de l’informatique et je ne l’ai jamais quitté !

Ce domaine était en pleine ascension et preneur de profils divers. J’ai donc appris en autodidacte « sur le tas » grâce à mes différents postes. En 2010, consultante, puis Cheffe de projet informatique auprès d’un OPCA (Organisme Paritaire Collecteur Agréé). Je pilotais les CRM, la refonte de sites internet, menais des études de marché et de stratégie digitale. Belle preuve de la diversité des travaux dont regorge l’informatique ! Ce premier pied dans la formation professionnelle fut déterminant pour mon entrée à la Caisse des Dépôts.

Mon arrivée s’est opérée en mars 2019, dans le cadre du projet CPF. Durant les six premiers mois, je fus cheffe de projet EDOF (espace des Organismes de Formation) sur l’un des deux portails de la réforme de la formation professionnelle, le portail des Organismes de formation. Ma mission s’axait sur l’ouverture du portail qui permettrait de mutualiser l’ensemble des formations CPF des organismes de formations en France.

Une fois ce portail livré, j’ai regagné une création de poste à Angers, en tant que Product Owner sur le portail des Gestionnaires de la CDC, toujours dans le cadre du CPF. Je manage une équipe Agile mixte et transversale, composée de trois maîtrises d’ouvrage de la DSI à Angers et de deux équipes maîtrise d’œuvre ICDC, de développeurs. L’une basée à Arcueil (deux femmes et un homme) et l’autre à Bordeaux.

Ma mission consiste à échanger avec le « métier », de transcrire leurs besoins en cas concrets qui vont permettre de définir les livrables avec l’équipe. Ensuite, je teste le pilote avant de le soumettre au « métier » pour vérification et validation. D’où l’importance de bien cerner les contours de leur demande initiale !

Avez-vous ressenti des freins/obstacles en vous orientant dans le digital ? Si oui lesquels et comment les avez-vous surpassés ?

Pour évoluer dans le digital, il convient de s’approprier les concepts, les notions, les acronymes, de connaître le SI digital, le parcours clients, etc. Mais ne partez pas ! Avec de la motivation et un goût pour les nouvelles technologies, le digital est à la portée de tous ! Personnellement, je me suis formée sur internet et avec des manuels. De plus, dans le monde du digital, les gens aiment partager leur savoir, enseigner. La seule formation que je recommande serait la méthode Agile.

Malheureusement, le frein réel que j’identifie se traduit par des attitudes machistes latentes et persistantes. Bien que numériquement parlant, les équilibres soient respectés, j’ai été confrontée au cours de mon parcours professionnel à des propos et à des comportements regrettables du fait que je sois une femme, jeune. Un conseil, toujours rester vigilante, ne pas se laisser faire face à ces situations navrantes, réagir avec diplomatie et continuer.

A ce propos, je suis heureuse d’apprendre l’existence de l’e-learning « Agir contre le sexisme ordinaire ». Il me permettra de me projeter dans des mises en situations concrètes, d’apprendre la méthode DIRE et de me familiariser avec des exemples de répartie !

Au-delà des qualités techniques, quelles soft skills sont selon vous primordiales pour évoluer à l’ère du tout-digital ?

La qualité fondamentale pour évoluer dans le digital est la curiosité. Toujours poser des questions, être à l’écoute et savoir challenger. Par ailleurs, il faut constamment faire preuve de bon sens, rester pragmatique et savoir prioriser. Car lorsque le « métier » me présente ses attentes, il convient de décomposer méthodiquement chaque angle de la demande, afin d’anticiper au mieux sa concrétisation et son impact.

Enfin, l’humour et la convivialité apportent the cherry on the cake ! J’instaure une relation de confiance avec les équipes et avec l’ensemble des « métiers ».

Que diriez-vous à une jeune femme pour susciter son envie de s’orienter dans le digital ?

Le digital ne se résume pas qu’à la création de pages internet et dans ce domaine la compréhension des comportements humains prime. La construction d’un site doit répondre aux besoins de l’utilisateur final et à sa posture lors de la consultation du portail. De mon point de vue, les femmes font davantage preuve d’empathie et de sensibilité. Or, ce sont des qualités essentielles dans l’informatique. J’invite toute jeune femme à s’orienter dans le digital !

En outre, les reconversions vers le digital restent possibles tout au long d’une carrière professionnelle. De nos jours, les formations en informatique font florès sur le net et sont, en majorité, gratuites. J’observe aussi un basculement, les individus préfèrent aider, échanger leurs savoirs et leurs expertises, qu’être rémunérés pour tout service rendu.

 

Portrait chinois | Si j’étais...

● une technologie : Drupal, pour sa particularité d’être un CMS communautaire et souple à administrer. Tout le monde peut créer de nouvelles fonctionnalités !

● une start-up : mon expérience en start-up fut décevante, un beau panier de crabe, faussement joyeux. Une startup m’évoque plutôt un profil touche à tout qui ne reste pas cantonner à son rôle.

● un leitmotiv : Tout seul on va plus vite, ensemble on va plus loin !

 

Portail ETG, vue d’un dossier de formation Parcours D’achat Direct