Interview croisée #Digital&Mixité au coeur des #Territoires, par Anne-Sophie De La Gorce, Marion Eymar et Sandra Moreels

L'incub'action "Digital & Mixité" rencontre l'équipe des "Experts Numériques Territoriaux", au sein de la Banque des Territoires. Dans une interview croisée, Anne-Sophie De La Gorce, Marion Eymar et Sandra Moreels, témoignent de leur engagement au profit du numérique au plus près des territoires.

 

 

Qui êtes-vous ? Que faites-vous ? Dites-nous tout !



Toutes les trois, nous faisons partie de l’équipe des « Experts Numériques Territoriaux », au sein de la Banque des Territoires (BDT). Celle-ci conseille et accompagne les collectivités territoriales dans le développement de leurs projets numériques, sur l’ensemble du territoire français.



Chacune d’entre nous couvre des régions diverses : Normandie et Hauts-de-France pour Sandra, Île-de-France pour Anne-Sophie et Auvergne-Rhône Alpes pour Marion.

Notre rôle est de contribuer au déploiement de projet digitaux au sein de nos régions respectives, grâce à la palette d’offres du groupe Caisse des Dépôts. Cela se traduit par : l’investissement dans de jeunes sociétés innovantes, la structuration de projets d’investissement dans les infrastructures numériques (fibre optique), le montage de prêts spécifiques pour les collectivités territoriales, l’accompagnement des grands mandats comme Cœur de Ville, l’acculturation des équipes internes de la Caisse des Dépôts (CDC) au digital ou encore la veille et la connaissance des acteurs du numérique sur nos territoires…

Nous sommes localisées géographiquement en directions régionales et pouvons être amenées à beaucoup nous déplacer afin d’aller à la rencontre des collectivités. A titre d’exemple, Sandra parcourt plus de 50 000 kms par an ! 

 

 

Complétez la phrase suivante : « Je ne serais pas arrivée là, si... »

La réalisation dont vous êtes la plus fière ?

 



Nous ne serions pas arrivées là si nous n’étions pas passionnées par notre métier, par les enjeux liés au numérique en général et si nous n’avions pas la conviction forte qu’il est important d’être proche du terrain pour le comprendre.

Notre environnement quotidien se comprend à l’heure du numérique. Néanmoins, lorsque nous réalisions notre parcours universitaire, ce domaine restait encore réservé aux technophiles. Désormais, une majeure partie de la population s’appuie sur le numérique et nous prenons part à une course passionnante à l’innovation sur ces sujets. Être proche de l’innovation, cela signifie aussi être capable de la comprendre, de s’adapter très vite, de se projeter dans un monde en constant changement et particulièrement concurrentiel. Dans ce rythme intense, nous ne serions pas arrivées là si nous n’étions pas motivées et prêtes à réagir rapidement pour saisir les opportunités !

Nos fiertés, ce sont d’ailleurs toutes ces opportunités saisies au vol, auxquelles nous avons cru et que nous avons pu défendre en interne afin que la Banque des Territoires y croie également. Afin que la BDT mobilise ses fonds propres et engendre des leviers sur ces innovations. Nous pensons notamment aux investissements tels que dans Senior Andom, Dawex, Manty, etc. 

Nous sommes fières de contribuer à l’aménagement en numérique des territoires et ainsi de réduire et limiter les fractures numériques.

L’épisode du Coronavirus que nous venons de vivre a démontré l’urgence que tous les Français puissent bénéficier d’un accès à un débit internet important, quelle que soit la situation personnelle et la localisation sur le territoire.

De plus, nous nous réjouissons de participer à l’acculturation et à l’apport de connaissances sur ces sujets innovants auprès des élus locaux, bien souvent éloignés de ces préoccupations. Le meilleur moment de notre travail ? C’est lorsqu’une localité nous remercie chaleureusement pour l’aide apportée !

 

 

Sur une échelle de 1 à 10, comment qualifieriez-vous les besoins en développement numérique à la BDT, sur tous les territoires ?  La crise inédite que nous traversons, a-t-elle un impact sur ces besoins ?

 



Depuis de nombreuses années, le numérique est un besoin crucial des territoires. La crise inédite que nous traversons renforce la nécessité de le rendre plus accessible et attractif.  Un télétravailleur doit pouvoir travailler à distance, un étudiant doit pouvoir se former, les familles doivent pouvoir communiquer avec leurs proches qui se retrouvent parfois isolés, l’offre culturelle et sportive doit pouvoir s’appuyer sur de nouveaux médias numériques, etc.… Cette crise aura eu le mérite de mettre en lumière les fractures persistantes. En conséquent, les combattre est un chantier pour les prochains mois. 

 

 

Ressentez-vous parfois des freins et/ou des obstacles ? Si oui, comment les surpassez-vous ? Quelles compétences relationnelles vous permettent de sauter les obstacles ?



A l’instar de tous les domaines ou métiers, des obstacles et des freins existent : la peur du changement, la méconnaissance de ce domaine d’activité, etc. Le numérique est relativement nouveau au sein de la CDC. Ce n’est pas le cœur de métier historique. En 2003, une nouvelle filiale, CDC Numérique, a d’ailleurs été créée spécifiquement, afin de travailler sur l’aménagement numérique des territoires. Ce n’est qu’en 2015 que celle-ci a été intégrée à l’Etablissement Public.

La culture originaire de la CDC est davantage tournée vers l’investissement immobilier. Notre mission est, en conséquence, de réussir à convaincre en interne.

La pédagogie, le travail, la patience et la preuve par les résultats permettent de faire avancer les choses.

 



A l’ère du tout digital, quels conseils préconiseriez-vous à une femme explorant l’idée de se reconvertir dans ce domaine et/ou à une étudiante qui hésite à s’engager dans cette filière ?

 



Le numérique est un domaine en perpétuel changement. C’est d’ailleurs ce qui le caractérise et le rend attractif et évolutif. Il faut être capable de s’adapter.

Ce domaine est ouvert aux femmes ayant des parcours variés. Dans notre équipe, certaines sont ingénieures des télécom et d’autres issues d’écoles de commerce. L’important est d’aimer travailler avec des personnes aux compétences diverses, agiles et passionnées par leurs métiers.

Les évolutions ne cessant jamais, il est difficile de s’ennuyer. C’est un domaine passionnant, bien que souffrant d’acronymes et de préjugés. Il ne faut pas se laisser impressionner. Certains concepts qui semblent ardus au premier abord sont souvent facilement simplifiables.

En outre, le numérique recèle une palette de métiers très variés. Une vraie mine d’inspiration ! Au sein de notre équipe, nous finançons des projets au profit des collectivités territoriales et investissons dans des projets portés par des startups. Notre cœur de métier consiste à réaliser de l’investissement, dans le domaine du numérique. Notre priorité est de comprendre les attentes des clients. Pour cela nous devons adopter un œil critique et constructif sur les projets qui nous sont présentés. Il est très important de ne pas hésiter à poser des questions. Deux maîtres mots : curiosité et motivation !

Portrait chinois | Si j’étais..

- une technologie : la fibre 

-une start-up : l’application qui donne le sourire

- un leitmotiv : penser d’abord « humain » puis numérique

Bonus :

- Votre rêve ? que le numérique permette à tous de profiter, à moindres couts, de leurs spectacles préférés, concerts de musique, matchs sportifs, offre culturelle, quels que soient leurs revenus

En particulier pour Sandra, que la fibre arrive enfin chez elle, au fin fond de la campagne et des vaches de Normandie !

- Votre pire cauchemar ? arrêter de lire de vieux livres.