Portrait : les sportifs solidaires !

Né en 2013 de l’initiative d’un petit groupe de coureurs de la Caisse des Dépôts, et lauréat des Trophées de l’innovation récompensant des projets internes, le collectif « Sportez-vous bien » relève bien plus que des défis sportifs. Plusieurs fois par an, ils courent avec une joëlette, permettant à des enfants en situation de handicap de vivre pleinement ces événements sportifs.  Portrait de ces hommes et femmes engagés pour le dépassement de soi mais surtout dans des aventures humaines incroyables.

interview de Mélanie Guillot-Toudert, responsable communication et partenariats au sein d'Alter Egales.

Course Paris-Versailles, Enfants sans cancer, Odysséa, Course royale du Château de Versailles, Boucles du 17e Paris, Téléthon de la Communauté Financière, Foulées Meudonaises, et plus récemment le Marathon pour Tous à Paris… Christian, Ludovic, Laure, Yann, Emmanuelle et Ismaël sont de toutes les courses solidaires mais pas seulement !

Petite particularité : ils courent avec une Joëlette, fauteuil roulant handisport, permettant à un enfant en situation de handicap moteur de vivre les joies et les émotions d’une course à pied.

Découvrez ces collaboratrices et collaborateurs, sportives et sportifs au grand cœur

Christian Dujardin, un des membres fondateurs du collectif, court depuis sa rencontre avec l’association Dunes d’espoir, il y a plus de dix ans. Une aventure qui l’a conduit à l’étranger pour courir avec des jeunes enfants en situation de handicap. Une révélation !

Très vite, Christian demande l’achat d’une joëlette aux couleurs de la Caisse des Dépôts et grâce au soutien de la mission handicap, l’acquisition est faite ! Ces courses portent nos valeurs, à commencer par le vivre ensemble. C’est un sport d’équipe auquel nous participons sans hiérarchie. Nous sommes plusieurs coureurs dans la maison avec le noyau dur du collectif « Sportez-vous bien », sans oublier les filiales du Groupe. Et tout le monde se tutoie.

Son leitmotiv : voir les émotions des enfants qui oublient leur handicap pendant ces courses. Les voir fiers et heureux de se lancer des défis. Ils ne pourraient pas y parvenir sans la joëlette. Ils le font pour les sensations fortes.

S’il avait un message pour nous ? Il faut aller vers les personnes en situation de handicap. Elles ne mettent pas de barrière et sont heureuses d’échanger avec nous qui sommes valides. Au fil des années, nous les suivons et évoluons avec eux et leur famille. Je suis heureux de vivre de belles aventures même parfois dans la douleur avec des personnes qui rencontrent plus de difficultés que nous. Ces courses m’apportent 100 fois plus que ce que je donne et me font relativiser beaucoup de choses !

J’adresse un grand merci à Alter Egales, pour nous avoir permis de participer à des courses solidaires comme Odyssea et Enfant sans Cancer. Toujours de belles aventures et découvertes pour les participants !

Autre membre fondateur, Ludovic Valadier a toujours été un grand sportif mais la course à pied, il y’est venu sur le « tard », il y’a environ 15 ans. 

Ce qui m’a attiré : courir la distance reine du marathon, et cela s’est fait par hasard. Un voisin inscrit au marathon s’est blessé et j’ai pris son dossard, et ça a été une révélation. J’ai été plutôt assez rapide pour une première expérience sur la distance. Le virus est rentré en moi, et je n’ai jamais arrêté ! J’ai contribué à constituer le collectif des coureurs Caisse des Dépôts, pour partager cette passion commune au sein de l’entreprise

Membre de l’association « Dunes d’espoir » avec Christian, nous avons progressivement eu l’idée d’associer sport et handicap. A titre personnel, je suis très concerné par ce sujet. J’ai, dans ma famille, une tante trisomique décédée, et une cousine germaine handicapée motrice et mentale avec laquelle j’ai un lien particulier. Je n’avais jamais osé mélanger nos courses solidaires avec la sphère personnelle, mais un jour j’ai franchi le cap de l’inviter sur les courses Caisse des Dépôts, et ça a décuplé l’émotion : non seulement c’est magique mais quand c’est une personne de ta famille, il y’a quelque chose qui se passe en plus.

Au fil des années, nous avons agrandi le collectif, initié des gens qui ne couraient pas, et qui sont devenus excellents et addicts.  Il y’a des piliers présents depuis toujours et beaucoup de femmes impliquées nous ont rejoint. La course à pied est un sport de plus en plus féminin, et je m’en réjouis ! 

J’ai d’ailleurs transmis le virus à ma fille, Mathilde, devenue championne de France Universitaire sur 1500m, 3000m et 10km sur route, actuellement athlète dans l’équipe de l’université de San Francisco dans le cadre de son MBA.

Nous avons participé à une cinquantaine de courses solidaires, et ce que je trouve génial c’est que l’on abaisse toutes les barrières face au handicap grâce au sport. Nous nous retrouvons tous au même niveau d’égalité en communion dans l’effort. Cela nous nourrit dans notre motivation. Nous sommes réellement dans l’inclusion et cela permet aussi à certains participants de porter un regard différent sur le handicap.

En relevant le défi des fameux 42,195km avec la joëlette, Laure Lassagne a permis (avec 6 autres collaborateurs) de faire vivre pleinement le Marathon pour Tous à Paris à Mathilde, une jeune fille de douze ans en situation de handicap.

J’ai plus de 30 ans de pratique, je cours 2/3 fois par semaine : les 10km, le semi et le marathon avec une préférence pour le semi. Dans nos vies de citadin, la course me permet de maintenir mon fond physique, c’est aussi l’occasion de me vider l’esprit. Le matin, entre midi et deux, dès qu’il y’a un petit interstice, je chausse mes baskets et je cours. 

Pour moi, il y’a une dimension d’addiction très forte qui va de pair avec nos modes de vie sédentaire, où l’on ressent beaucoup de pression et de tensions. C’est un exutoire indispensable en contre-poids dans nos sociétés contemporaines. 

Depuis mon arrivée à la Banque des Territoires, j’ai rejoint le collectif sur les courses solidaires. Être utile socialement, apporter ta petite pierre à l’édifice au service des personnes en situation de handicap. Ça permet aussi de créer des synergies entre collègues, c’est une course plus de plaisir et de partage que de performance, sur un autre rythme en découvrant les personnes différemment. 

Participer au marathon pour tous, avec Mathilde que ses parents nous avaient confiée, montre combien la course à pied peut se rapprocher du sport collectif. Chacun contribue, à son poste, à faire avancer le groupe et la joëlette. Et le mental est décisif ! Nous étions fiers, ravis de franchir cette ligne d'arrivée à 3h30 du matin ! 

Laure est aussi une alpiniste confirmée et pratique le ski de rando en haute montagne toutes les 2 à 3 semaines en fonction des conditions climatiques. Son dernier projet : l’ascension du mont blanc par la voie italienne en deux jours et demi.

Pour Yann Michel, ce collectif marque le début d’une prise en compte du bien-être en entreprise à travers une activité sportive. Il permet de se retrouver entre collègues pour pratiquer la course à pied, habituellement un sport individuel et, au-delà, de s’engager pour les autres au travers des courses solidaires

On a commencé à courir ensemble sur la pause méridienne, créneau qui nous permettait de nous réunir. Dans nos sorties, on a trouvé un rythme de croisière qui convenait à tous les participant.e.s. Le collectif permet de rapprocher les gens sur une passion commune, ça nourrit aussi les échanges professionnels car on croise des gens d’autres univers.

Très vite, ça a pris une nouvelle dimension avec notre engagement sur les courses solidaires (Téléthon de la communauté financière, Odysséa, plus récemment Enfants sans cancer) auxquelles je participe plusieurs fois par an.

Ce que je trouve inspirant c’est la magie d’accompagner des enfants en situation de handicap qui nous enrichit sur les valeurs humaines, leur résilience, leur capacité à dépasser la maladie, à prendre du plaisir avec nous. Ça nous transcende dans notre pratique. 

Plus récemment, lors du Marathon Pour Tous, le choix de candidater sur la distance reine et ses fameux 42,195km était un vrai défi, 8 ans après celui couru en l'honneur du bicentenaire de la Caisse des Dépôts. 

Vivre cette aventure comme co-équipier de la Joëlette est devenu une évidence. Au-delà de la performance ou de la médaille de finisher que la plupart des participants sont venus chercher, c'est avant tout une aventure humaine incroyable que nous avons partagée avec la souriante Mathilde qui a accepté de relever avec nous ce défi. Seul le sport procure ces émotions. La solidarité les décuplent !

Emmanuelle Biller a découvert le collectif, en 2016, en participant à l’évènement Course à pied organisé dans le Jardin des Tuileries, par Sportez-vous bien, à l’occasion du bicentenaire de la Caisse des dépôts.

Paradoxalement, la course à pied est un sport qui se pratique le plus souvent au sein d’un collectif soudé et bienveillant, à l’image de Sportez-vous bien. Je fais partie d’une association qui compte près de 300 coureurs de tout niveau, je cours également, avec mes collègues, avec toujours une seule règle : progresser dans la bonne humeur. Courir c’est bien, mais pas que ! 

J’ai commencé à courir en 2003 et, dès le début, j’ai côtoyé des gens qui partageaient volontiers leurs expériences et prodiguaient des conseils avisés. J’ai rapidement participé à des courses solidaires. A l’époque, il n’y en avait pas autant qu’aujourd’hui. La recrudescence des courses tout format, à la portée de tous, sollicite grandement les bénévoles et les besoins sont toujours plus importants pour garantir aux coureurs une qualité de course impeccable.

Alors dès que je suis disponible, je participe en tant que bénévole. Le jour de la course, à distribuer les ravitaillements, ou en tant que « signaleur », mais également, en amont de la course, lors de sa préparation, quelques semaines ou quelques mois auparavant.

A titre personnel, j’aime les courses conviviales, je ne cherche pas nécessairement le chrono mais je privilégie le partage et le plaisir de courir, sans montre, sans objectif. Evidemment j’ai fait quelques marathons, et de nombreuses courses sur route et j’apprécie le trail, un exercice où la solidarité et le respect prennent tout leur sens. Le partage, c’est aussi accompagner ses amis sur des courses, les soutenir sur 42 km ou 21 km ou 10 km et les voir passer la ligne d’arrivée heureux d’être allés jusqu’au bout. 

La course à pied est parfois un prétexte à se retrouver : tu embarques les gens, tu les fédères autour d’un projet collectif. Contrairement aux idées reçues, les sports individuels sont souvent les plus fédérateurs, tous les niveaux sont là et surtout ensemble !

La mixité, aussi, est une vraie valeur portée par le collectif au travers de ces courses solidaires. Tout le monde est mis à contribution sans préjugé. Les femmes sont plus réservées pour participer, et l’encouragement de tous sans discrimination, sans jugement de valeur est une des forces de ce groupe. Courir avec une joëlette est très technique et repose donc sur un esprit de collectif : les coureurs placés devant doivent tenir compte de ceux qui sont derrière, on prend en compte le rythme de chacun(e), il y’a une vraie synergie.

Faire partie de ce collectif et plus largement de l’équipe des courses solidaires est une aventure exceptionnelle. C’est une équipe hors du commun, avec une très très belle énergie pour promouvoir le solidaire à travers le sport au sein de la Caisse des Dépôts.

Ismael Lourabi a intégré le collectif parce que cela rejoignait ses valeurs : le dépassement, le partage et la solidarité.

La course c’est facile d’accès : il suffit mettre juste une paire de basket et tu peux te faire plaisir n’importe où, n’importe quand. C’est aussi un excellent moyen de décompresser, ça me refait un reset.

Rejoindre le collectif c’est aussi fédérer et amener à nous tous ceux qui sont intéressés par la pratique de la course à pied, et plus largement démarcher de nouvelles personnes pour participer aux courses solidaires.

Les courses solidaires, j’en fais tous les ans, généralement entre deux ou trois, voire plus en fonction du positionnement dans le calendrier. Ce qui m’interpelle c’est le bienfait de l’accompagnement dans la course, entrainer les autres dans le dépassement, voir le plaisir que ça peut générer chez certain(e)s.

Et puis il y’a évidemment cette double satisfaction de pouvoir contribuer d’une manière active à des causes solidaires et l’impact positif que l’on procure aux familles. A titre personnel, j’essaye de créer un lien avec l’enfant handicapé, ce n’est pas toujours évident selon le handicap mais quand ça marche, c’est fort ! Il y’a la démarche mais il y’a aussi le retour personnel, l’œil des parents qui sont comblés de faire plaisir à leur enfant et le bonheur de l’enfant qui peut participer à un événement sportif.

Au travers du temps les courses prennent de l’ampleur, et c’est important pour moi de recruter et fédérer encore plus de collègues pour contribuer ensemble à faire avancer les choses !

Au-delà du défi sportif, le plus important ce sont les causes solidaires pour lesquelles on coure, et l’impact sur les familles des enfants avec qui nous courons dans la Joëlette.

Un grand bravo aux autres membres de cette équipe hors du commun : Thierry Chevris, Nicolas Chung, Pierre Laurent, Daniel Cossec, Celine Nguyen, Sébastien Petit, Emmanuel Serrié...

Le Marathon pour Tous avec la joëlette !